Au contraire d'un endroit lucifuge*, ici nous avons attiré la lumière. Est-ce nous d'ailleurs ? Ou l'aérium qui s'illumine. Le voile est posé adventice**, éblouissant… “Ce qui se révèle en se voilant, ce qui se voile en se révélant”. Notre aérium devient-il caché ? Ou se révèle-t-il à nous avec ce voile de lumière ?
Il a d'abord été sanatorium, ou préventorium. Ces endroits étaient créés pour les soins des tuberculeux, à l’époque, ils pensaient que l’oxygène de la montagne pouvait soigner les malades.
"L’existence dans un sanatorium de montagne prend tout naturellement un caractère à part, celui d'une humanité qui commence là où pour les hommes ordinaires il n'y a plus qu'un cul de sac"
Le vent se lève Tatsuo hori
L'aérium, établissement créé pour le repos au grand air des enfants, du latin aer (fluide) qui a formé le mot air. L'élément air est un symbole de la vie invisible, associé au souffle et à l'âme. N'est-on pas libre comme l'air ?
Notre aérium se libère sous nos yeux au travers de ces photographies voilés. Il nous dévoile un monde invisible, renforcé par cet état de laisser pour compte. Le lieu est vide, abîmé, déstructuré. Et pourtant nous y voyons la vie qui s'illumine, lieu créé pour les enfants, renforcé par cette lumière qui jaillit des images. Il représente cette dualité, évoqué plus haut, caché/révélé ; invisible/visible ; voilé/dévoilé. Nous laissons libre court à votre imagination pour discerner ce qui est camouflé, pour masquer ce qui est montré.
“ Il est des sites qui n'ont rien d'enchanteur par eux-mêmes, mais que rendent délicieux certains jeux de lumière, à ce point qu'on les préfère à des paysages plus gracieux et plus riants. “
Victor Cherbuliez, Meta Holdenis
*qui fuit la lumière
**ajouté au hasard à un endroit inattendu
